Comment construire des enceintes ?

Ce tuto est destiné à toutes les personnes qui envisagent de monter une paire d'enceintes. Je ne parlerai pas ici du calcul de volume de la caisse il existe sur le net de logiciels gratos pour se faire. Un exemple en photo de la realisation d enceintes trois voies de 200 watts rms

Quelques conseils techniques à suivre

Le bois

 

  1. Epaisseur :

    L'épaisseur des panneaux est un facteur important. En aucun cas on ne diminuera l'épaisseur préconisée par le concepteur de l'enceinte. Gagner en poids et en volume n'est pas un motif valable ! Une enceinte doit être rigide, absorber les vibrations et amortir les résonances : le seul moyen connu est d'y mettre assez de mm. Il n'est pas rare d'utiliser du 22 ou du 25, voire du 38 en cas de grosse caisse, et 19 mm représente bien un minimum. Augmenter l'épaisseur est toujours possible, parfois même souhaitable. Cela dit, il est impératif de respecter le volume et les proportions intérieures, sous peine de modifier l'accord de la caisse et avoir des conséquences catastrophiques. N'oubliez pas également que le poids augmente rapidement avec l'épaisseur. La densité moyenne de l'aggloméré est de 750 kg/m3. Une paroi de 1 m² en 19 mm pèse donc environ 14 kg. En 22 mm, on passe à 16.5 kg, et à 19 kg en 25 mm.



  1. Qualités de bois :

    On a quelquefois tendance à penser qu'un bois "noble" comme le chêne ne peut que donner de très bons résultats au niveau d'une enceinte acoustique. Ce n'est pas une vérité absolue et la seule conséquence garantie, c'est le niveau zéro de votre compte bancaire ! De même, il est faux de dire que l'aggloméré ne vaut rien car c'est un bois "bas de gamme" et de mauvaise qualité. En réalité il est au moins aussi bon voire meilleur que des bois bien plus chers. Il faut toutefois faire la part des choses. Il y a plusieurs qualité d'aggloméré. Les types à faible densité ne nous intéressent pas. Trop légers, trop peu rigides, ils sont à déconseiller même si tonton Dédé vous le donne. Il vaut mieux investir50 € pour avoir un bois de bonne qualité qui vous garantira une qualité sonore correcte. Sont donc utilisables :

    les agglomérés "haute densité" qui sont en fait des bois à densité variable : tendres au centre et très durs vers les bords. Les reconnaître est très facile, il suffit de les regarder par la tranche pour constater l'augmentation de densité en surface. Si celle-ci vous parait uniforme sur toute l'épaisseur, refusez la marchandise, le vendeur est en train de vous arnaquer en beauté !

     les agglomérés avec décors mélaminés. Etant donné qu'il est quasiment impossible de faire tenir de la mélamine par pressage à chaud sur une surface à faible densité, la qualité du support est garantie. Ces bois conviennent donc également, avec l'inconvénient d'un prix sensiblement plus élevé, inconvénient partiellement compensé par 1a finition toute faite. Ce type de bois reste cependant actuellement peu utilisé car 1a manipulation est délicate (techniques d'assemblage spéciales sans vis apparentes). Débutants s'abstenir !

     certains agglomérés sont traités "marine". La surface a subi un traitement imperméabilisant qui empêche l'eau de pénétrer dans le panneau et de faire des dégâts. On les trouve sous l'appellation CTBH. Ils sont reconnaissables à leur aspect verdâtre en surface. Ce bois est mon préféré, et de loin, car le petit cousin Julien aura si vite fait de renverser son verre de coca sur votre enceinte !

     autre possibilité : la médite, parfois appelé aggloméré "médium". Il s'agit d'un bois de type aggloméré mais obtenu par pressage de très fines particules de bois (poudre) alors que l'aggloméré classique utilise des copeaux pouvant atteindre quelques millimètres. La médite est un bois plus esthétique et fournissant un meilleur état de surface, plus pratique pour des finitions genre peintures ou laques. Les inconvénients sont beaucoup plus nombreux : il n'est pas toujours évident de trouver de la médite, son prix est plus élevé, elle "freine" les vis (grains plus fins) et est donc plus diffcile à assembler : on risque de casser des têtes de vis au serrage ! De plus, elle éclate très facilement lorsqu'on implante une vis dans la tranche du panneau (comme diraient certains, la médite est sciure et a une fâcheuse tendance à redevenir sciure !). Enfin, au point de vue acoustique,1a médite pose à peu près autant de problèmes qu'elle en résout, notamment au niveau des résonances internes. Donc, si vous n'êtes pas encore dégoûtés, allez-y, car sachez que ça s'est déjà fait, mais je la déconseille vraiment pour les grosses enceintes (>50 litres).



    Les contre-plaqués et autres multiplis sont à éviter de toute façon.

 

    Faites découper les panneaux directement par le vendeur. Celui-ci effectue généralement les découpes sur mesures avec une précision que vous serez incapable d'égaler, même avec beaucoup de bonne volonté. De plus cette opération n'entraîne pas de surcoût sauf si vous êtes tombés sur un arnaqueur (encore un!). Inutile de donner dans le masochisme ! Vous y gagnerez sur tous les tableaux :

Les découpes seront bien rectilignes, ce qui procure une bonne étanchéité vitale,

vous économisez plusieurs heures de travail, vous garderez intact votre cuir chevelu que vous ne manqueriez pas d'arracher dans le cas contraire.

   Et puis c'est dommage d'avoir une enceinte qui marche mal car on a voulu économiser 50 € en utilisant du bois de récupération alors qu'il y a par ailleurs 100 à 400€ de matériel !

Remarque importante : le panneau (non-CTBH) n'aime pas l'eau ! L'aggloméré, en présence d'eau, c'est comme avec Vahiné : il gonfle ! Par exemple, du l9mm, après 48 Heures d'incubation devient du 25mm ! (je vois déjà des petits lulus qui ont trouver un moyen pour économiser en achetant du 19 au lieu du 25 ! Eh bien non, ça NE marchePAS comme ça !).

les tasseaux

    Leur rôle est de rigidifier la caisse par application d'une "précontrainte" (les GMC & GCU sont priés de ne par ricaner niaisement). Si votre plan n'en comporte pas, il est possible d'en rajouter (c'est conseillé pour une caisse de grande dimension (>501). Notez que dans ce cas, le tasseau consomme une partie du volume interne, volume qu'il faudra rajouter à celui de la caisse pour compenser. I1 faut donc retoucher les côtes.

    II est également possible de placer un tasseau mis en force entre le moteur des gros HP (à partir de 25cm) et le fond de la caisse. La liaison moteur-boite sera ainsi plus rigide.

 

    Le matériau conseillé est évidement la baguette de sapin. On les prendra "propres", c'est à dire premier choix, droites et sans nœuds ni fissures ou fêlures (c'est rare, on sait !). Une section de 20 X 30 mm semble un minimum.



La visserie

    Utiliser exclusivement des vis "VBA" (Vis Bois Aggloméré). Elles sont filetées sur toute leur longueur et leur pointe est plus acérée que les vis à bois ordinaires.

 

    Les diamètres à utiliser sont de 4 ou 5 mm selon l'épaisseur du panneau (du 4mm suffit jusqu'à des épaisseurs de 22). La longueur est à déterminer en fonction de l'épaisseur du panneau. Prendre approximativement 2 fois l'épaisseur du panneau.    La quantité est à calculer sachant qu'il faut implanter une vis tous les 10 cm environ et en rang (je ne veux voir qu'une seule tête !).



La colle

    Visser, c'est bien ! Coller, c'est mieux ! Les deux, c'est encore plus mieux bien, et c'est ce qu'il faut faire ! L'étanchéité de la caisse est un des points les plus importants et en agissant ainsi vous n'aurez pas de problèmes. Les colles à bois classiques conviennent, en prenant soin d'éviter les colles "rapides". Vous comprendriez vite si au bout de 10 minutes vous deviez corriger votre travail.


Fixation des HP

    Par écrous à griffes exclusivement (parfois appelés écrous à frapper). Les tailles à utiliser sont de 4.5 ou 6 mm selon la taille du HP. Pour éviter toute erreur, achetez les HP d'abord et mesurez la taille des vis/écrous requise. Les vis nécessaires sont des CHC (vis Cylindriques à tête Hexagonale Creuse), aussi couramment appelées "6 pans creuses" ou "vis ALLEN".

 

    Elles permettent d'obtenir un bon couple de serrage. Les vis traditionnelles sont à bannir. Imaginez le scénario suivant :

    Mise en place du HP : impec !

    On enfile 1es vis : ça baigne !

    On commence à serrer : tout va toujours bien.On serre jusqu'au blocage, on arrive à la dernière vis, on dérape... R.ien ne va plus !

  ROGNTUDJU ! ! ! Un boomer crevé ! (DRING !  bonjour", "Oui, ça serait pour un boomer"). C'est quand même plus difficile de faire ce genre de dégâts avec une clé ALLEN.

    Dernier point : vérifiez que la vis corresponde bien à la situation ci-dessous (longueur mini, longueur filetée maxi...).



Le câble

    Par pitié ne mettez pas le premier bout de fil poussiéreux trouvé au grenier en déconnectant la lampe du bout que personne n'utilise ! La qualité du câble est une chose très importante. Choisissez de préférence un câble "Haute Définition". Il en existe de nombreuses variantes. Surtout ne pas prendre le plus cher, ça ne sert à rien. Un câble "Haute Définition" standard convient parfaitement (3 € le mètre). Pourquoi un câble Haute Def ?

    Prenez un câble souple ordinaire de 2.5 mm2 de section. Dénudez-le et comptez les brins. Faites la même chose avec du câble Haute Def. Comparez. II y en a bien plus pour la même section. Résultat, la surface périphérique du câble est plus importante, il se comportera donc d'autant mieux en haute fréquence par réduction de l'effet pelliculaire : en haute fréquence, le courant se retire de plus en plus de l'âme du câble et se propage en surface, ce qui réduit 1a section utile et augmente les pertes. D'où l'intérêt du câble haute def. Si toutefois le budget est serré, on peut dans un premier temps ne câbler que l'intérieur de l'enceinte en haute def, et utiliser un câble ordinaire pour la liaison ampli-enceintes comme solution d'attente. Ce choix évitera d'avoir à intervenir à l'intérieur de l'enceinte le jour faste où Crésus sera devenu votre ami ! Notez tout de même que l'investissement dans du câble haute def est un peu inutile sur une paire d'enceinte de moins de 1000 F (inutile de mettre des sièges velours dans une 2CV !).




La soudure

    Pour éviter tout problème, utiliser du tinol resine incorporé (soudure pour electronique)



Les borniers

    Deux possibilités existent :

Borniers à poussoirs, rond ou rectangulaire. La fixation s'effectue par serrage du câble mais les contacts sont assez mauvais.

cette solution est en général préférée. Ca ne coûte pas plus cher.

     De façon générale, éviter les prises "jack", DIN ainsi que les DIN soit disant pour "HP" qui conviennent à tout sauf à l'usage auquel elles sont destinées !




 

 

La laine de verre

    Evitez la laine de roche et les substituts genre mousse plastique et autres saloperies... La quantité à utiliser dépend du type de l'enceinte.

    Pour un caisson bass-reflex, il faut tapisser l'intérieur d'une couche de 2 à 5 cm d'épaisseur environ (valeurs indicatives), sans plus. Dans tous les cas, se reporter au plan pour plus de précisions. Un excès risque de modifier l'accord de l'enceinte et d'avoir une incidence sur le son. En fait, si vous en mettez trop ou trop peu, vous avez vraiment tout faux.

    Pour une enceinte close, on recommande de remplir suffisamment l'intérieur, jusqu'à occuper la quasi-totalité du volume interne. Cette opération a pour effet d'augmenter virtuellement le volume interne, ceci dans un facteur de l'ordre de 1.2 à 1.4 (dont le calcul de la caisse tient compte !). En aucun cas la laine ne doit être comprimée, ce qui annulerait son efficacité.

Remarque : la plupart des enceintes comportent des faces parallèles. I1 existe donc un risque de voir apparaître des ondes stationnaires entre ces parois. Pour éviter cela, une solution courante est de placer deux pièces de laine de verre en croix derrière les HP pour les amortir.



Joints

    Pour étanchéifier le pourtour des HP, des évents, des borniers (s'ils sont à encastrer), utiliser un joint de caoutchouc autocollant (2 à 3 € dans les quincailleries et magasins de bricolage). I1 est également possible de faire un joint silicone ou, plus facile encore, un joint avec de la colle à bois : lisser un peu de colle sur les pourtours.



Leçon 2 : Préparation des tableaux.

 

    Si vous n'avez pas acheté votre bois débité en panneaux de la dimension voulue, allez directement en prison, ne passez pas par la case départ, ne recevez pas 20000 francs et c'est tant pis pour vous !

    La préparation des panneaux se limite en général à faire quelques découpes (HP, filtre, évent, bornier). Les retouches dimensionnelles (panneau trop large d'un mm par exemple) pourront dans certains cas se faire après assemblage, à la ponceuse. Pour toutes ces opérations, observez simplement les quelques règles suivantes :

      lorsque vous manipulez les panneaux, faites particulièrement attention aux coins et aux angles. Ceux-ci sont très fragiles et risquent de s'écraser ou de casser si vous les cognez un peu fort.

       les panneaux avec décor mélaminé sont coupants ! Attention où vous mettez vos pattes d'ours.

de grâce, bannissez autant que possible, les outils à main et/ou inadaptés, genre scie de bûcheron, scie à métaux, tronçonneuse, couteau suisse. Ak 47, pompe... Préférez dans tous les cas une bonne scie sauteuse ou une scie circulaire selon le type des découpes à faire.

 

      pour les découpes des HP, des borniers ou de façon générale tout ce qui est courbures, formes biscornues, la scie sauteuse est obligatoire. Commencez toujours par les découpes qui se verront une fois l'enceinte finie. Les découpes des HP, borniers, évents seront bien évidement cachées : elles seront donc faites en dernier. Sachez qu'une lame fait facilement une paire d'enceinte moyenne.

    Les découpes des HP (sauf tweeters) peuvent être évasées vers l'intérieur pour améliorer l'écoulement de l'air. L'opération est facilement réalisable à la râpe à bois.

Remarque importante : lorsque l'on fait une découpe, que ce soit à la scie sauteuse ou à la circulaire, il y a toujours une face avec éclat et une face nette. La face nette est celle du dessous. Tenez en compte...

    Pour les trous des HP de petit diamètre, il faut prendre une scie cloche. Ca se monte sur la perceuse et ça évite de s'arracher les cheveux ! ! !

    Les découpes étant faites, occupez-vous tout de suite des fixations de HP (écrous frapper), avant même de commencer le montage de la caisse.


Mode opératoire :

    Poser le HP dans sa découpe, le mettre en place de façon à ce qu'il soit droit et centré par rapport aux bords. Marquer l'emplacement des trous, prépercer, percer au diamètre requis (6mm en général), clouer les écrous à griffes sur 1a face interne : vous disposez maintenant d'un filetage inséré dans le panneau.

    Montez ensuite le bornier. N'oubliez pas le joint d'étanchéité si besoin est (bornier rond). On pourra se référer au chapitre suivant pour déterminer le meilleur emplacement.

    Les figures ci-dessous montrent les différents modes de montage selon les types de bornier. Il est important de veiller à ce que les borniers soient autant que possible encastrés. Ne perdez pas de vue qu'un bornier qui dépasse est facile à arracher au transport.






Leçon 3 : Le filtre.

 

    Pourquoi commencer par-là ?

    On se base sur le constat qu'il est parfois monstrueusement difficile de monter un filtre dans une enceinte déjà assemblée, en particulier si la caisse est petite (tournevis à visser les vis (ieuses !) dans les coins nécessaires, pas de place pour mettre les mains, on ne voit rien... Bref le must !). Il vaut donc mieux monter le filtre d'abord, le mettre en place sur une des parois câbler le bornier et assembler la caisse ensuite. Et comme je vois vos prunelles se remplir d'ahurissement... ne paniquez pas, voilà comment on s'y prend...



La position du filtre dans l'enceinte

    Les plans des enceintes en kit mentionnent généralement l'emplacement du filtre. Le montage de ce dernier ne pose alors guère de problèmes : conformez-vous au contenu de la notice. Dans les autres cas, il faut commencer par chercher l'emplacement pour le filtre, sachant qu'il faut simultanément :

minimiser la longueur totale du câblage

maximaliser la distance HP/filtre, pour éviter que le flux de fuite du HP ne vienne se promener dans les parages des selfs !

 

    La solution 1a plus courante consiste à placer le filtre à proximité immédiate du bornier. On pourra remarquer également à ce sujet que la condition 2 impose alors également 1'emplacement du bornier. Si vous disposez ce dernier près des HP, il faudra éloigner le filtre donc augmenter la longueur du câblage. Les petits crobars qui suivent illustrent ce qu'il faut faire, ce qu'on peut faire et ce qu'il ne faut jamais faire.

 

    L'emplacement choisi va également définir l'encombrement maximal et la forme du filtre, donc jouer sur l'implantation des composants, si vous la définissez vous-même.

    Mettez le fer à chauffer si ce n'est déjà fait. Laissez-le monter suffisamment en température (15 à 20 mn). Même s'il paraît chaud au bout de 5 mn, la qualité des soudures sera moins bonne.



Comment faire une bonne soudure?

    Ce n'est pas très difficile, mais un petit tour dans les salles de TP, même (surtout) en GE, convaincra le commun des mortels qu'il ne sait pas faire une soudure correcte (plaf la bâche), aussi pensons-nous que le petit chapitre suivant n'est pas superflu.

1.     Etamer, c'est à dire faire fondre un peu d'étain séparément sur chaque pièce à souder. Laisser refroidir.

2.     Mettre les connections en contact, chauffer en ajoutant un peu de soudure, laisser refroidir.

 

    Il est vrai que tenir simultanément les deux queues de composants, le fer et le fil à souder réclame du doigté et de la pratique. Si vous êtes débutant, faîtes vous aider, d'autant plus que si vous déraper avec le fer à souder, c'est l'autre qui se fera roussir les poils !

    Pour souder un câble haute-def sur un composant, c'est un peu différent :

1.     Etamer le composant

2.     Etamer généreusement le câble préalablement dénudé (!). Attention, généreusement ne veut pas dire faire des pâtés !

3.     Sans attendre le refroidissement du câble, l'appliquer sur le composant en continuant de chauffer, si possible en rajoutant un peu de soudure.

4.     Retirer le fer tout en maintenant les pièces jusqu'à refroidissement complet.

 

    Nul n'étant parfait, il se peut que vous vous plantiez et qu'il faille dessouder. Dans ce cas, ne vous contentez pas de réchauffer, rajoutez un peu de soudure. Le flux décapant contenu dedans va pénétrer dans la soudure et la fluidifier, d'où un démontage plus facile. Après correction de votre erreur, refaites l'étamage des queues.

Remarque : la pointe du fer se charge très vite de résidus de soudure et de diverses cochonneries. Pour lui rendre son brillant, le frotter contre une éponge mouillée. On conseille de refaire cette opération toutes les 4 à 5 soudures. A défaut d'éponge, du papier toilette sec peut également convenir. Maintenant que vous savez tout, vous pouvez monter les filtres de bout en bout.

 

    Maintenant que vous savez tout, vous pouvez monter les filtres de bout en bout.



Câblage

1.     Fixer le filtre à l'emplacement prévu. On peut utiliser des vis à bois à condition de les éloigner le plus possible des selfs. Le mastic silicone reste la meilleure solution. La colle époxy risquerait de casser en cas de choc (pendant le transport par exemple).

2.     Estimer la longueur du câble nécessaire au raccordement des HP et du bornier : prévoyez large, environ 20% de longueur en plus. Dites-vous bien qu'il vaut mieux prévoir assez de mou pour bricoler à l'intérieur plutôt que de dessouder les transducteurs (ce qui arrive assez souvent. Même sur les kits, il y a parfois de la mise au point à faire).

3.     Couper le câble.

4.     Repérer les fils par un marquage. Dans tous les cas respecter impérativement les polarités indiquées sur le schéma.

5.     Souder les câbles filtres/HP côté filtre uniquement.

6.     Raccorder le bornier au filtre. On pourra utiliser des clips plastiques pour maintenir le câble contre la paroi.

 

7.     Ne dénudez pas le câble coté HP. Cette opération sera faite juste avant de le souder coté HP, et avant cela, vous avez du pain sur la planche.

8.     Eventuellement procurez-vous un Ohmmètre et vérifiez l'absence de courts-circuits. Sans HP l'impédance vue du coté de l'ampli doit être infinie. Vue du HP, elle peut être infinie ou nulle selon le type et l'ordre du filtre.

Remarque : attendez que la valeur lue se stabilise. Il peut exister un régime transitoire dû à la charge des capas par le courant de test de l'ohmmètre.

 

Leçon 4 : Le montage de la caisse.

 

    Il ne présente pas de difficultés spéciales. Cela dit, il vaut mieux être à 2, c'est beaucoup plus facile (à moins que vous ne sachiez utiliser vos orteils aussi bien que vos doigts !). Comment procéder ?

    Il peut être judicieux de vérifier l'exactitude de la coupe avant de commencer l'assemblage, ce qui permet parfois d'éviter de mauvaises surprises. Si tout est OK, on peut commencer.

 

1.     Traçage : il s'agit de marquer l'emplacement des trous des vis, au crayon pour s'autoriser des rectifications éventuelles. Ne riez pas ! Quand vous vous apercevrez que vous êtes en train de percer dans une autre vis déjà en place, vous vous souviendrez peut-être de ceci !

 

2.     Mettre en place les 2 planches l'une contre l'autre. L'ordre n'est pas impératif, mais on vous conseille de réaliser le "cercueil" (sans la face avant, ni arrière). Pour cela, maintenir les 4 planches grâce aux serre-joints d'angle.

 

3.     Préperçage avec un foret de petit diamètre (2 mm et on ne bourine pas dessus car c'est fragile, espèces de bœufs !). Percez à l'endroit marqué à travers les 2 panneaux. Si les panneaux sont en médite, augmenter le diamètre à 3, on limite ainsi les risques d'éclatement au serrage.

 

4.     Perçage : séparer 1es 2 panneaux et repercer les trous du premier avec un diamètre légèrement supérieur au diamètre de la vis. Par exemple, 4.2 mm pour une vis de 4. En effet la vis ne doit prendre que dans le 2ème panneau. De plus on s'autorise ainsi un léger jeu qui peut servir à parfaire l'ajustement. II faut souvent faire un fraisage pour encastrer les têtes de vis. Prendre un foret de 10.

5.     Encoller généreusement les 2 surfaces à assembler et ajuster les 2 planches. Encore une fois, utiliser les serre-joints d'angle. Serrer les vis. L'utilisation d'un embout monté sur perceuse/visseuse est possible. Prenez garde encore une fois aux panneaux en médite : la médite freine considérablement la vis et il arrive que les têtes cassent. Seule solution connue : mastiquer le trou et en repercer un légèrement à coté.

Remarque : il peut arriver qu'en serrant trop fort, la vis se mette à tourner à vide. Dans ce cas, il est possible de la dévisser et de glisser une allumette dans le trou avant de la remonter. Ce truc marche presque toujours.

6.     Recommencer les points 1 à 5 autant que nécessaire.

    L'enceinte étant terminée, fignoler l'ajustement des panneaux à la ponceuse. En ce qui concerne les tasseaux, réfléchissez bien à 1'ordre d'assemblage des panneaux sous peine de devoir recommencer.

    Les vis d'assemblage peuvent se cacher avec de la pâte à bois. Mais faites cette opération à la fin, après mise au point complète de la paire d'enceintes. II peut arriver que vous soyez obligés de dévisser un panneau pour accéder au filtre. Dans cette optique ne collez pas la face avant dans un premier temps.

    D'autres techniques sont envisageables mais d'une plus grande difficulté de mise en œuvre (caisse sans chants, ni vis apparentes, plâtre armé). Quelques réalisations de ce type ont vu le jour dans l'atelier du club avec plus ou moins de bonheur. Seuls les mordus sauront vraiment s'y prendre.





Leçon 5 : Traitement interne et amortissement.

 

Article premier : une enceinte acoustique quelle qu'elle soit doit être étanche.

Article second : toute enceinte doit être amortie.

    Voyons donc ce qu'on peut faire pour satisfaire ce cahier des charges. Nous avons déjà largement insisté sur ces points dans le chapitre sur les matériaux. C'est donc le moment de réaliser les joints intérieurs avec de la colle ou du silicone. La mise en place de la laine de verre peut se faire de diverses façons selon vos moyens et vos préférences :

       avec une agrafeuse/cloueuse.

avec de la colle

avec un pistolet à colle thermofusible

coincée en force (la laine de verre est taillée légèrement plus large que l'enceinte)

 

    Pensez à la laine de verre en croix derrière le boomer : c'est pas cher et cela peut rapporter gros. A ce niveau, et si on est perfectionniste (enceinte > 3000 boules), on peut badigeonner 1es parois internes avec du blackson. Ca améliorera l'amortissement et 1'étanchéité.





Leçon 6 : Préparation et montage des HP.

 

    Ne vous précipitez pas sauvagement sur les HP pour les coller aussi sec dans leur boite. D'abord, il faut savoir qu'un saladier de haut-parleur n'est bien souvent rien de plus qu'un bout de ferraille. Tant qu'on en parle, sortez le boomer tout neuf de son bel emballage. Collez-lui une baigne sur le saladier et écoutez : si vous entendez autre chose que "Beeeiiinnnnggggg", mettez vos lunettes, vous avez certainement ouvert le carton du gâteau que vous avez acheté pour le "4 heures" (bruit caractéristique "Sproutch" !!). Hum ! Bref, le saladier vibrera intempestivement dès que la membrane travaillera "en puissance". Résultat, le son devient plus crade. La solution consiste à badigeonner du "blackson" sur les parties métalliques du HP. L'opération s'effectue aisément au pinceau. Prenez garde tout de même, utiliser un pinceau plat pas trop gros (8 ou 12) et n'en mettez pas sur la membrane. Evitez aussi de faire tourner le HP aussitôt après. Laissez sécher. Cogner à nouveau dessus : Boung ! C'est plus sympa à l'oreille, non ? (certains font comme ça pour fabriquer un xylophone !). Attention, si votre HP comporte un trou de décompression au centre du moteur, c'est qu'il sert à quelque chose : ne le bouchez en AUCUN CAS ! ! !

    Arrêtons-nous 5 secondes pour faire le point : la caisse est montée, traitée, étanche amortie, vissée, collée, le filtre est dedans avec ses câbles et son bornier. Que reste-t-il ? Le(s) HP(s) et évent(s).

    Commencer par souder les fils du transducteur. Attention à la phase : tout HP possède un sens de branchement. Le "+" est généralement repéré par un point de peinture rouge ou une étiquette. Connectez-le conformément aux indications portées sur le schéma du filtre. On recommande de vérifier sur chaque HP si la phase indiquée est bien correcte. En effet, des erreurs de marquage sont possibles. De plus, toutes les marques n'ont pas forcément les mêmes conventions. La manipulation suivante permet de lever le doute (à ne pas employer avec les tweeters, et J INSISTE !).

1.     Réalisez le montage ci-dessous :

 

2.     Connectez successivement tous vos HP dessus. Les membranes doivent TOUTES se déplacer dans le même sens. Sinon, il faudra connecter les réfractaires à l'envers.

 

Remarque : à propos de souder... Prenez garde. Certains HP, malgré leur grande qualité audio (Tweeters FOCAL en particulier) ont fâcheusement leurs cosses noyées dans une fixation en plastique qui a fortement tendance à fondre à 350-400°C (température du fer à souder). Ne chauffez donc pas trop longtemps, sinon la cosse dégage et le fil de la bobine avec ! Si vous n'êtes pas sûr de vous, utilisez des cosses spéciales. Dans ce cas, il faut veiller lors des déconnections à maintenir la cosse du HP pour éviter de l'arracher en tirant sur le fil.

Autre remarque : sur ces mêmes tweeters, et sans doute sur d'autres transducteurs, le point rouge de repérage de la phase est directement sur la cosse. Il s'agit d'un vernis qui est soudable. II n'est donc pas nécessaire de le gratter. Après soudure, il n'y a donc plus aucun repérage de phase. Faîtes donc votre propre repérage avant de souder.

    II se peut que sur le plan, le + du HP soit relié à la masse du filtre. Ce n'est pas grave électriquement parlant, mais obligatoire pour l'acoustique (compensation du déphasage introduit par le filtre).

    Nous avons déjà parlé du mode de fixation (écrou à frapper), le montage ne devrait donc plus avoir aucun secret pour vous. N'oubliez pas le joint d'étanchéité et pensez au tasseau pour mettre sous tension le moteur des HP. Rappelez-vous aussi que le serrage se fait progressivement. Enfilez d'abord les vis à la main jusqu'à ce qu'elles prennent. Serrez ensuite légèrement chaque vis, puis réitérez l'opération jusqu'à serrage complet de toutes les vis. L'ordre de serrage est à prendre préférentiellement "en croix" plutôt que "en tournant".

 

    Mettez également en place le ou les évents. On n'est pas obligé de les acheter. Les tubes en carton ou en plastique  vont très bien, à condition impérative qu'ils aient même dimension intérieure que ceux préconisés. Pensez encore une fois au joint. Un peu de colle ou de silicone ne peut pas faire de mal. Si vos évents comportent un rebord, poser un joint caoutchouc.






Leçon 7 : Les essais.

 

    Première chose : test électrique. Procurez-vous un ohmmètre et vérifiez que l'impédance est de l'ordre de 4 à 8 ohms Raccordez vos enceintes à l'ampli, mettez la zique, mais pas à fond la gomme. A faible niveau, écoutez ce qu'il se passe. Si vous détectez une anomalie grave, arrêtez tout et contrôlez votre travail (câblage, absence de corps étranger du style tournevis mourant sur le filtre et faisant contact dans tous les sens). Si ça a l'air de marcher, faites des essais avec divers types de musique : vocal, instrumental, choeur, masses orchestrales, percussions, hard rock, zouk, folk, reggae, punk, new wave, (j'arrête car ma disquotéque en a encore une putain de liste !)... Si vous constatez une légère déficience dans le grave médium, manque de niveau, de pêche, flou, ne vous inquiétez pas outre mesure, tout HP nécessite un certain rodage avant d'atteindre ses qualités optimums. En particulier, la fréquence de résonance d'un HP neuf est supérieur à sa valeur nominale d'environ 15%.

    Le rodage se fera tout seul en environ 100 ou 200 heures. Il n'y a pas de précautions particulières à prendre, contrairement aux moteurs de voiture ! Il est toutefois possible d'accélérer le processus en faisant mouliner la caisse avec du 50 Hz à niveau moyen. Un bon générateur BF ou un lecteur CD avec le CD "Digital Test" sont parfaits et vous produiront un "BEEEUUU !" formidable... pour le HP. Pour vous, il est préférable de faire une provision de boules Quiès et de trouver un moyen de se soustraire aux représailles des voisins.





Leçon 8 : Les finitions.

 



    Les enceintes terminées peuvent (et doivent !) être habillées. En pratique, il est assez rare que la finition se fasse au moment du montage. C'est pourquoi nous n'en avons pas parlé jusqu'ici. Plusieurs techniques existent :

       plaquage avec un revêtement quelconque (bois, Formica)

couverture avec moquette, Vénilia, feutrine

peinture (rouleau, pistolet ou bombe)

collage de plaques de liège, tapisserie, tissu mural

    Nous n'expliquerons que la technique du plaquage du bois, celle-ci n'étant pas si évidente !



Plaquage

    C'est la solution préférée pour moi , même si le Vénilia est bien plus facile pour un résultat honorable. On évitera de préférence les plaquages thermo-collables qui ne donnent pas toujours des résultats stables dans le temps.

    Recette pour la mise en oeuvre :

1.     Découpez le plaquage en le laissant dépasser de 1 à 2 cm de chaque arête. L'instrument ad hoc est le cutter.

2.     Encollez largement la face de l'enceinte et le plaquage avec de la colle Néoprène. Laissez sécher (environ 10 à 15 minutes, cf. mode d'emploi colle), mettez en contact et frappez fort au marteau (via un morceau de bois, bande de bourins !).

3.     Laissez sécher 24 H en mettant ce que vous avez de plus lourd dessus. Il est FORTEMENT conseiller d'utiliser des serre-joints, car de la pression exercée dépendra 1a qualité du collage : vous risqueriez en sabotant cette étape d'avoir une face plus ridée que celle de Simone Garnier !

4.     Recoupez 1es bords au cutter. Attention quand on coupe dans le sens des fibres car elles guident le cutter et on risque de faire des dégâts.

5.  Recommencez pour les autres faces.

 

    On pourra poncer légèrement les arêtes (à la main car la ponceuse arrache trop) et appliquer un vernis de protection sur l'ensemble de l'enceinte (sinon gare à l'humidité !).

    Le plaquage Formica est possible mais cette technique est risquée et est très difficile à réussir (amateurs s'abstenir). Cependant les opérations sont similaires au plaquage bois. Attention, le Formica, ça coupe les doigts qui traînent quand on ne fait pas gaffe !





Les peintures

    Elles réclament davantage de soins. L'état de surface est un point critique. Un ponçage soigné est souvent nécessaire. Pour améliorer l'état de surface général, on pourra utiliser avec profit des enduits de lissage "spécial surface bois" disponibles sous forme de tubes. Une durée de séchage d'une heure est nécessaire avant le prochain ponçage. Employez pour cela un papier à grain fin (600 si possible, disponible dans les magasins d'accessoires autos, au rayon carrosserie). II vaut mieux souvent poncer à la main et à sec (même si le papier n'est pas prévu pour) pour éviter de faire gonfler le bois.

    Avant peinture, si vous la faites à la bombe ou au pistolet, une sous-couche est souhaitable pour gommer les derniers défauts. Dans tous les cas, reponcer entièrement mais très légèrement entre les couches.

    A noter qu'il existe également des vernis de protection à base d'époxy donc très durs pour application au pistolet uniquement, et qui protègent très efficacement les peintures.





Quelques conseils techniques à suivre...

 Mode d'assemblage de la caisse

    Lorsque vous vissez votre caisse, il faut impérativement prévoir un léger fraisage pour la tête de votre vis. En effet, il est important que vos vis ne dépassent pas de la plaque supérieure. Au contraire, il est souhaitable qu'elles soient en contrebas. Vous mettrez ensuite de la pâte à bois pour obtenir une surface bien lisse pour la finition. Si vos têtes dépassent ou sont affleurantes, elles se verront après la finition. Pour fraiser un peu, utilisez un foret de grande dimension (Æ 10) (voir schéma).




Les forêts de petits diamètres

    Ces forets sont fragiles, et même très fragiles. Pour les utiliser, veillez donc à utiliser la perceuse avec la vitesse de rotation maximum (les bacs E doivent retrouver les concepts basiques des conditions de coupe en fonction du diamètre !). Par ailleurs, n'appuyez pas sur la perceuse ! Sinon ca va faire schpoung et un foret de moins, Enfin et quel que soit le foret utilisé, vérifiez que votre mandrin tourne dans le bon sens ! Ca parait con, mais la perceuse fait visseuse et dévisseuse. Par conséquent il se peut que le sens de rotation ait été inversé... Pensez-y. Et ne rigolez pas niaisement : si vous saviez le nombre de gens qui se plaignent que les forets ne coupent plus... Forcément à l'envers ça marche moins bien !



soudage des tweeters

    II est très délicat de souder votre fil sur le tweeter. Si vous chauffez trop les bornes du tweeter, vous risquez de dessouder les petits fils qui assurent le contact avec la membrane du tweeter. Dans ce cas, la seule solution c'est 1a poubelle et un aller-retour à chez le marchand pour remplacer 1e défunt tweeter. Donc ne chauffez pas trop les bornes du tweeter... Le mieux reste d'utiliser des cosses pour souder votre câble. Vous enfichez ensuite la cosse sur la borne du HP.



vissage

    Les embouts visseurs sont chers et s'abîment rapidement s'ils sont mal utilisés. Lorsque vous vissez, utilisez la plus faible vitesse et appuyez fortement sur la perceuse pour ne pas riper. Sinon, vous abîmez l'embout, et votre tête de vis (il peut être utile de redévisser des fois alors...).


    Il ne reste plus qu'à sortir quelques bières du frigo pour fêter l'événement. Si vous êtes tout seul, pensez à  inviter la team arf.

 

    Reculez de quelques mètres, contempler votre œuvre, avancez, placez vous à cotés des enceintes, prenez la pose, souriez pour la photo, CLIC ! C'est fini, circulez, y'a rien à voir.

Sando pour les ARF